Policy Brief

La pandémie actuelle de COVID-19 et la crise économique qui l’accompagne ont plongé l’Afrique dans une récession pour la première fois en plus de 25 ans, mettant ainsi les ressources déjà limitées des collectivités locales à rude épreuve. Elle a en même temps, permis de reconnaître le rôle crucial que jouent les collectivités locales en tant que prestataires de services de première ligne, d’où le retour de la question urgente de la collecte des recettes fiscales plus importantes en tête de liste des préoccupations afin que ces services soient fournis efficacement.

En Afrique, l’on s’accorde de plus en plus sur le fait que l’impôt foncier est une source potentielle de recettes fiscales importantes qui, à ce jour, demeure inexploitée à travers le continent, vu que les recettes de la fiscalité foncière y sont encore largement en dessous de 0.5% du PIB. Des programmes de réforme ciblés particulièrement sur l’impôt foncier peuvent contribuer à accroître la contribution de l’impôt foncier aux recettes intérieures. La nature exacte de la réforme et les facteurs déterminants de sa réussite varient en fonction du contexte politique, administratif et institutionnel dans lequel la réforme est entreprise.

La présente note stratégique identifie les cinq principes communs d’une réforme réussie de l’impôt foncier selon les recherches publiées, les expériences pays ainsi que les recommandations du 6e Congrès du Réseau africain de recherche fiscale (ATRN) de l’ATAF (6 – 8 septembre 2021) qui a rassemblé des chercheurs et des praticiens de plus de 40 pays africains, à travers trois webinaires (de mars à juin 2021) organisés conjointement par le Forum africain sur l’administration fiscale (ATAF) et l’Initiative pour la tax foncière en afrique (APTI). Ces principes sont tirés d’une multitude d’expériences africaines et d’autres décideurs politiques peuvent s’en inspirer pour entreprendre leurs propres réformes.

Auteurs

Astrid R.N. Haas

Justine Knebelmann

Justine Knebelmann est candidate au doctorat à l'École d'Economie de Paris. Elle sera associée postdoctorale J-PAL avec DigiFI au MIT à l'automne 2021. Justine étudie la capacité fiscale dans les pays en développement. Elle collabore étroitement avec les administrations fiscales en Afrique subsaharienne depuis 2015, et a géré un programme de numérisation des taxes foncières au Sénégal. Ses intérêts de recherche portent sur le développement, les finances publiques, l'histoire économique et l'économie urbaine.

Colette Nyirakamana

Dr Colette Nyirakamana est responsable de recherche pour le programme LoGRI, et chargée de recherche principale à la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto. Ses recherches portent sur les finances locales, en particulier sur le renforcement de l'autonomie fiscale des gouvernements sub-nationaux d'Afrique subsaharienne. Elle étudie les raisons pour lesquelles, malgré l'important potentiel de ressources financières, les villes d'Afrique subsaharienne ne parviennent pas à générer suffisamment de recettes. Les recherches de Colette s'appuient sur des théories institutionnelles et d'économie politique pour montrer comment les règles et incitations institutionnelles et les dynamiques politiques locales créent des conditions favorables et défavorables à une mobilisation efficace des recettes. Ses recherches soulignent comment une faible autonomie fiscale limite la capacité des villes à financer les services publics appréciés par les citoyens. Elle a obtenu son doctorat en politique publique comparée à l'université McMaster au Canada.
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