Document de travail 115

Depuis 2013, la structure officielle de l’organe de décision sur les politiques fiscales mondiales au niveau de l’OCDE a changé. Les décisions ne sont plus prises par les 37 membres de l’OCDE, mais par 137 pays représentant toutes les régions du monde et tous les niveaux de développement à travers le ‘cadre inclusif’. Les documents officiels insistent sur le fait que tous les pays participent sur un pied d’égalité, mais certains participants et observateurs ont souligné que les pays en développement se heurtent à des obstacles d’ordre pratique qui engendrent, dans les faits, une participation inégale. Dans cette publication, nous évaluons ces déclarations principalement à partir de 48 interviews menées avec des négociateurs, des décideurs politiques et autres acteurs impliqués dans les discussions mondiales sur la fiscalité. Nous observons que l’explosion du nombre des adhésions formelles des pays en développement n’a pas suscité un changement radical sur l’influence des ces derniers. Ce que les chiffres bruts laissaient présager. Nous observons que l’explosion du nombre d’adhésions formelles n’a pas suscité le changement radical dans l’influence des pays en développement que les chiffres bruts laissaient présager. Cela s’explique par une combinaison d’obstacles structurels non spécifiques au cadre inclusif et d’aspects problématiques dans le mode de fonctionnement de l’OCDE. À ce jour, les pays à faible revenu ont tout de même obtenu quelques modestes résultats et on observe les signes d’un acheminement progressif vers une présence plus efficiente. Nous développons une typologie de mécanismes ayant engendré des résultats positifs : l’association avec les efforts des États plus puissants, l’anticipation des besoins des pays à faible revenu par le secrétariat de l’OCDE et par d’autres entités, la collaboration pour former des coalitions plus puissantes, et l’émergence de négociateurs experts ayant une autorité individuelle.

Auteurs

Rasmus Corlin Christensen

Les recherches de Rasmus Corlin Christensen portent principalement sur les fondements politiques et professionnels des règles et pratiques de la fiscalité internationale. Il est chercheur postdoctoral à la Copenhagen Business School et chercheur associé à l'ICTD.

Martin Hearson

Dr Martin Hearson travaille sur les politiques de fiscalité des entreprises internationales, et particulièrement les relations entre les pays développés et les pays en développement. Il utilise les sondages, les documents d’archives et les nouvelles bases de données pour étudier les modalités de négociation des accords fiscaux internationaux. Avant de rejoindre l’ICTD, il était membre du département d’économie politique internationale de la London School of Economics, et enseignait l’économie politique et la gouvernance financière mondiale. Il a travaillé pendant 10 ans dans le secteur associatif et continue à collaborer, dans l’essentiel de ses recherches, avec des ONG impliquées dans le développement et des organisations inter-gouvernementales.

Tovony Randriamanalina

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