Communiqué de presse

Le tabagisme est la plus grande épidémie évitable, tuant plus de 8 millions de personnes chaque année, dont la majorité dans les pays à faibles revenus. Les consommateurs de tabac qui décèdent prématurément privent leur famille de revenus, font augmenter les dépenses de santé et freinent le développement économique. Au Sénégal, les études indiquent que le coût annuel du tabagisme est à près de 122 milliards de FCFA, et que 17% du budget du secteur de la santé est dépensé au traitements lié au tabagisme.

L’Afrique de l’Ouest est vulnérable à l’industrie du tabac, avec une population jeune et nombreuse, une croissance économique rapide, un désir d’attirer des investissements étrangers et des politiques de lutte antitabac faibles comparé à d’autres pays. Bien que la prévalence du tabagisme dans la région soit encore modeste, empêcher la hausse, en particulier chez les jeunes, est un défi de taille.

Les taxes sur le tabac sont le moyen le plus efficace de de réduire la consommation de tabac et de prévenir les maladies connexes, en plus de diminuer la pauvreté et d’augmenter les recettes fiscales nationales. En décembre 2017 la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fait un pas significatif en adoptant de nouvelles directives sur la taxation du tabac, qui recommandent l’adoption un taux de taxe ad valorem au moins égal à 50%, et l’instauration d’une taxe spécifique en plus de la taxe ad valorem. Cependant, pratiquement aucun État membre ne se conforme encore à ces directives.

Comme le dit professeur Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES) « Dans les pays de l’espace CEDEAO, le total des taxes, hors TVA, ne représente qu’environ 30% du prix moyen de vente des cigarettes…alors que la Convention cadre de lutte contre le tabac de l’Organisation mondiale de la santé, ratifiée par l’ensemble des 15 Etats membres, indique que ce taux doit être égal au moins à 70%. »

Dans ce contexte, le CRES, en partenariat avec le Centre International pour Fiscalité et le Développement basé en Grande Bretagne et l’Université du Cap, en Afrique du Sud, lancent un projet de recherche-action intitulé « Réformes de la taxe sur le tabac en Afrique de l’Ouest ». Ce projet vise à fournir aux décideurs de la CEDEAO toujours plus de résultats de recherche fiables susceptibles de promouvoir un changement de politiques en faveur de la lutte antitabac. Car, comme le soutient Dr Hana Ross, Chercheure Principale à l’Université du Cap, « nous devons constituer un ensemble de preuves susceptibles de favoriser les changements de politiques qui empêcheront le tabagisme de se répandre et d’impacter sur la vie de milliers de personnes en Afrique de l’Ouest ».

Pour plus d’information, contactez Rhiannon McCluskey à [email protected]

Notes aux éditeurs :

Le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES) est un centre de recherche créé en 2004 par un groupe d’enseignants-chercheurs de diverses de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Son Directeur Exécutif, Professeur Abdoulaye DIAGNE est un ensiegnant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Le « Economics of Tobacco Control Project (ETCP)» est basé à l’Université du Cap. Le programme vise à étendre les efforts de recherche actuels sur les aspects économiques de la lutte antitabac et à améliorer la connaissance des décideurs et acteurs de la lutte antitabac sur les questions économiques et fiscales, afin de favoriser le changement des taxes et la hausse des prix du tabac en Afrique subsaharienne.

Le Centre International pour la Fiscalité et le Développement (ICTD) est un réseau mondial de recherche en matière de politiques, dédié à l’amélioration de la qualité de la politique fiscale et de l’administration dans les pays en voie de développement, particulièrement en Afrique subsaharienne.

Le projet « Réformes de la taxe sur le tabac en Afrique de l’Ouest » fait partie de l’Initiative de recherche sur la dimension économique de la lutte antitabac, financée par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada et Cancer Research UK.